Moi, Nicalor Jegpoaul senior, je débute ce blog intime alors que notre vaisseau, la Nouvelle-Santa-Maria, s'enfonce dans l'espace, un peu plus loin, beaucoup plus vite à chaque instant, dans un voyage sans retour. Le but de l'expédition, l'étoile Proxima Centauri, est encore loin, on la voit à peine briller dans l'éther noir par la fenêtre des toilettes.
Je dérive sur la quarantaine, pesant quatre-vingt-dix kilos de bons muscles sans graisse. À jeun, j'ai le teint frais, le blanc de l'œil limpide, et bonne allure malgré une cravate à chier. J'ai toujours joui d'une belle santé et d'une parfaite descente intestinale —le ciel en soit remercié !
Depuis le décès du regretté Milhouse Quicoulol, emporté au 208ème jour par une septicémie imparable, nous ne somme plus que deux à bord, le Commodore Malbeyer et moi. C'est pourquoi nos fonctions se sont étendues. Embarqué en qualité d'astrostatisticien, j'assume le rôle de cuisinier, en plus des responsabilités relevant de ma spécialité.
L'hypothétique lecteur à venir de ce blog se reportera au livre de bord pour prendre connaissance de mes observations scientifiques, dont la reprise ici, mêlée à mes états d'âme, serait superfétatoire.
14 heures 15
C'est l'heure de mon rendez-vous avec le pulsar du crabe, dans le module des toilettes. À plus.
P.S. Le pauvre Quicoulol raillait ma stricte observance des règles d'hygiène : ponctualité, concentration, désinfection. Le voilà bien avancé, maintenant qu'il flotte sans vie quelque part dans la blogosphère, cet esprit brouillon, ce saltimbanque du cosmos qui allait au module à n'importe quel moment, toujours avec une vidéo porno sous le bras!
19h30
Déception au module, en début d'après-midi : j'attendais le pulsar du Crabe et ce fut une naine noir qui tomba dans la lunette! Sinon, R.A.S.
11 septembre 2095, 372e jour
Le commodore Malbeyer et moi sommes en froid. Dans les conditions de promiscuité qui sont les nôtres, des heurts ailleurs insignifiants s'exacerbent ici jusqu'au ridicule! Oserais-je rapporter l'incident?
16h
Réflexion faite, un blog intime doit être le lieu de la vérité. Voici les faits : ce matin au breakfast j'ai partiellement brûlé une omelette. Comme les mets charbonneux perturbent mon intestin (il fonctionne cependant avec une précision qui me remplit d'orgueil : un vrai chronomètre suisse, quand tout va bien ; mais les mécanismes les plus sophistiqués sont aussi les plus délicats, on le sait)… Donc, comme le cramé ne me vaut rien, j'ai présenté le plat au commodore en plaçant devant lui la part altérée. Le commodore Malbeyer est un être d'un naturel assez fruste qui me semble capable d'ingérer n'importe quoi. Aussi bien trouvais-je cette répartition logique. Eh bien, non! Le bougre fit mine de se servir à l'opposé du plat! Aussitôt, je manœuvrai de manière à faire choir l'omelette noircie dans son assiette. Il s'ensuivit quelques secondes de confusion et finalement, le commodore dut capituler, pâle de rage rentrée. Pour se revancher, il émit au cours du repas des vents silencieux assez perfides. Il faut davantage pour me couper l'appétit. Nous n'avons pas échangé trois mots depuis lors.
Je dérive sur la quarantaine, pesant quatre-vingt-dix kilos de bons muscles sans graisse. À jeun, j'ai le teint frais, le blanc de l'œil limpide, et bonne allure malgré une cravate à chier. J'ai toujours joui d'une belle santé et d'une parfaite descente intestinale —le ciel en soit remercié !
Depuis le décès du regretté Milhouse Quicoulol, emporté au 208ème jour par une septicémie imparable, nous ne somme plus que deux à bord, le Commodore Malbeyer et moi. C'est pourquoi nos fonctions se sont étendues. Embarqué en qualité d'astrostatisticien, j'assume le rôle de cuisinier, en plus des responsabilités relevant de ma spécialité.
L'hypothétique lecteur à venir de ce blog se reportera au livre de bord pour prendre connaissance de mes observations scientifiques, dont la reprise ici, mêlée à mes états d'âme, serait superfétatoire.
14 heures 15
C'est l'heure de mon rendez-vous avec le pulsar du crabe, dans le module des toilettes. À plus.
P.S. Le pauvre Quicoulol raillait ma stricte observance des règles d'hygiène : ponctualité, concentration, désinfection. Le voilà bien avancé, maintenant qu'il flotte sans vie quelque part dans la blogosphère, cet esprit brouillon, ce saltimbanque du cosmos qui allait au module à n'importe quel moment, toujours avec une vidéo porno sous le bras!
19h30
Déception au module, en début d'après-midi : j'attendais le pulsar du Crabe et ce fut une naine noir qui tomba dans la lunette! Sinon, R.A.S.
11 septembre 2095, 372e jour
Le commodore Malbeyer et moi sommes en froid. Dans les conditions de promiscuité qui sont les nôtres, des heurts ailleurs insignifiants s'exacerbent ici jusqu'au ridicule! Oserais-je rapporter l'incident?
16h
Réflexion faite, un blog intime doit être le lieu de la vérité. Voici les faits : ce matin au breakfast j'ai partiellement brûlé une omelette. Comme les mets charbonneux perturbent mon intestin (il fonctionne cependant avec une précision qui me remplit d'orgueil : un vrai chronomètre suisse, quand tout va bien ; mais les mécanismes les plus sophistiqués sont aussi les plus délicats, on le sait)… Donc, comme le cramé ne me vaut rien, j'ai présenté le plat au commodore en plaçant devant lui la part altérée. Le commodore Malbeyer est un être d'un naturel assez fruste qui me semble capable d'ingérer n'importe quoi. Aussi bien trouvais-je cette répartition logique. Eh bien, non! Le bougre fit mine de se servir à l'opposé du plat! Aussitôt, je manœuvrai de manière à faire choir l'omelette noircie dans son assiette. Il s'ensuivit quelques secondes de confusion et finalement, le commodore dut capituler, pâle de rage rentrée. Pour se revancher, il émit au cours du repas des vents silencieux assez perfides. Il faut davantage pour me couper l'appétit. Nous n'avons pas échangé trois mots depuis lors.
(c'était la livraison n°1, à plus…)
10 commentaires:
Cet homme là est complètement fou.
C'est qui, le fou ?
C'est aussi l'impression que j'avais. Croyez-vous qu'on parle du même, balmeyer?
Il s'est trahi...
Trop fort! Je le savais, mais je n'osais pas le dire. Savez-vous qu'en partant pour sa précédente mission d'étude d'une comète, il m'a fait publier comme œuf du jour un billet vieux de plusieurs semaines?
Ah je le vois dans l'espace celui-là !
:-))
oh my...
Génial !
Hé mais... C'est le miracle de la multiplication des blogs !
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