mardi 3 février 2009

Un bon truc pour bloguer sans peines

Comme promis hier, je me propose d'aborder dans ce billet la délicate situation de l'auteur que nul ne lie, sinon ne lit. Et puisque nous avons la chance d'être une toute petite classe (neuf élèves pour la journée d'hier, sans compter les mauvais sujets hypocrites cachés derrière l'armoire, et cinq ce jourd'hui, à l'heure où j'écris), nous négligerons les généralités au profit d'une expérience concrète.
Il existe un moyen relativement simple de vérifier que personne ne parle de votre blog : rendez vous chez Éric de «Crise dans les médias», ou si vous préférez, sur PLR de Nicolas, aux pages que je vous indique ici obligeamment, fournissant gracieusement au passage à mes estimés confrères ces modestes ligatures —et conscient que je suis de l'inutilité de leur en faire prêt, puisque ces repus de l'hypertexte ne songeraient même pas à les rendre!
Si vous appliquez à la présente maison, «Partagez mes vannes», le mode d'emploi décrit dans leurs notes, vous arriverez à la désopilante découverte que pas un seul blog à travers le vaste monde n'y fait la moindre allusion textuelle. Il y a même pire: ma leçon d'hier renvoyait notamment au Coucou, ainsi qu'à un petit machin littéraire dont le nom m'échappe… Croyez-vous que l'un ou l'autre des tenanciers aurait eu la courtoisie de me faire une brève visite, à défaut de m'octroyer un lien? Aucun signe d'intérêt. J'ai tout lieu de croire qu'ils n'ont même pas remarqué mes clins d'œil.
Ici, je devine votre étonnement sans borne: «Quoi! ce blog parfait, presque trop élégant dans sa sobriété, mais cependant d'une teneur si dense que les termes d'écrin et de perles seraient mieux adaptés à désigner contenu et contenant, cette merveille, enfin, échappe à l'admiration des foules?»
Je répondrai sans ambage, avec sérénité et précision: oui.
Mais revenons à vous, au moment de conclure la leçon, puisqu'il s'agit de faire profiter le lecteur d'une riche expérience de carnétiste méconnu. Comment affronter le vide, comment prêcher dans un désert si vaste et plat qu'aucun écho ne s'en échappe?
Eh bien, mon cher lecteur (comme dirait le Privilégié), écris pour toi, fais-toi plaisir! Renonce à être lu, autant de tes contemporains que de la postérité, si lointaine soit-elle. À ta plume, à ton clavier, abandonne-toi à l'ivresse sans égale de l'acte gratuit: écris pour rien.

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Nicalor

1 commentaire:

Mathieu L. a dit…

Ah, non, Coucou ! Le "Cher lecteur", c'est ma marque de fabrique !!! Copieur, va.

Heureusement que c'est sur un blog peu connu, sinon, j'aurais fait un procès.